Pour la première fois, la multinationale américaine lance un hijab pour les athlètes de confession musulmane.
Après avoir dévoilé mardi Nike Plus, sa collection de vêtements de sport allant du XL au triple XL, Nike revient au galop (ou au pas de course, c’est selon) avec un nouveau produit, le Pro Hijab, qui, comme son nom l’indique, est… un voile. Un nouveau produit qui a nécessité 13 mois de conception afin de mettre au point son design, inspiré par la coureuse Sarah Attar, première Saoudienne à participer aux Jeux Olympiques de Londres de 2012 avec un voile, ainsi que de l’Emiratie Amira Al Haddad, que le public découvrait également voilée à Rio 2016.
La patineuse Zahra Lari pour égérie
Le Pro Hijab, qui ne verra le jour qu’au printemps 2018, est pourtant déjà mis en scène par la patineuse professionnelle Zahra Lari, qui a prêté pour l’occasion son visage à la campagne du géant américain. L’Emiratie n’a d’ailleurs pas caché son émotion : «J’étais tellement excitée, presque émotive à l’idée de savoir que Nike imaginait un prototype de hijab ! Au cours de ma carrière, j’en ai essayé plusieurs jusqu’à trouver ceux qui me convenaient. Mais celui-ci m’a bluffée : il me va à la perfection et est terriblement léger».
La mode islamique très critiquée
Sur les réseaux sociaux, le bilan est plus mitigé. Cette tendance à proposer des collections «islamiques», comme Dolce & Gabanna et sa collection «Abaya», le maillot de bain intégral de Mark&Spencer ou les foulards religieux d’Uniqlo à Londres au printemps-été 2016, est vivement critiquée.
En mars dernier la polémique avait été énorme. La ministre Laurence Rossignol, en charge des Droits des femmes, avait dénoncé les grandes marques qui se lancent dans la mode islamique. «On ne peut pas admettre que c’est banal et anodin que de grandes marques investissent ce marché et mettent les femmes musulmanes dans la situation de devoir porter ça. C’est irresponsable de la part de ces marques. Tous ceux qui participent de la représentation de la société ont une responsabilité». La féministe Elisabeth Badinter avait appelé au boycott de ces enseignes.
La parade de Nike
Pour parer les critiques, les communicants de Nike ont publié un clip vidéo nommé «What will they say ?» («Que vont-ils dire ?»), qui montre des sportives, souvent non voilées, qui pratiquent leur passion dans des pays musulmans face aux regards désapprobateurs des foules avant de conclure par un encourageant «et s’il disaient que vous êtes la prochaine star de votre domaine ?». Une opération économique et marketing.
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