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Kah Walla : « Je ne porterai pas le pagne du 8 mars de la journée international de femme 2017»

Pour la présidente de la Cameroon People’s Party (CPP), l’heure n’est pas à la célébration, car le Cameroun a mieux à faire : « Non, nous ne pouvons pas porter des kabas, chanter des chansons et crier joyeusement. L’état de la nation ne le permet pas. La situation de nos enfants ne le permet pas. L’état de nos vies ne le permet pas ». Voilà en quelques mots le message de Kah Walla face à la situation préoccupante de la zone anglophone du Cameroun. « Des enfants du Cameroun ont été tués, des leaders du Cameroun ont été arrêtés, des enfants du Cameroun ne vont pas à l’école, l’économie du Cameroun est en crise et les droits des Camerounais à communiquer ont été violés. Le moment n’est pas celui de la célébration » ! C’est pourquoi je ne porterai pas le kaba ce 8 mars.

« Je ne porterai pas le Pagne de la Journée de la Femme demain 8 mars 2017.
Je ne porterai pas le tissu de la journée des femmes demain parce que mes sœurs dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont raison. Ce moment n’est pas celui de la célébration !
Des enfants du Cameroun ont été tués, des leaders du Cameroun ont été arrêtés, des enfants du Cameroun ne vont pas à l’école, l’économie du Cameroun est en crise et les droits des Camerounais à communiquer ont été violés. Le moment n’est pas celui de la célébration !
C’est le moment pour nous de faire appel à nos mères et nos sœurs qui nous ont précédé ; le moment de faire appel à la force des femmes Anlu et au courage des femmes commerçantes de Douala, qui toutes ont combattu les colons dans les années 1940 et 1950. C’est le moment de faire appel à l’esprit guerrier de Marie Djat et à la douce détermination de Marthe Moumie ; des femmes qui ont combattu pour le Cameroun tout au long des années 1950 et 1960.
C’est le moment pour nous, femmes, de libérer notre pouvoir et d’afficher toute notre audace. C’est le moment pour nous, femmes, de parler au nom de la nation, de défendre la nation, de lutter pour la nation et de gagner la nation. Il est l’heure.
Non, nous ne pouvons pas porter des kabbas, chanter des chansons et crier joyeusement. L’état de la nation ne le permet pas. La situation de nos enfants ne le permet pas. L’état de nos vies ne le permet pas.
Ce 8 mars, soyons dans la réflexion, soyons dans la prière et la méditation, soyons dans la stratégie et dans l’action.
Nous sommes pour la fin de la violence sous toutes ses formes et dans toutes les directions, nous sommes pour la libération des personnes arrêtées et pour le respect de la loi. Nous sommes pour la restauration des droits de l’homme et la dignité humaine au Cameroun afin que cela soit, une fois pour toutes, le socle de notre société.
Nous souhaitons un dialogue ouvert, honnête, profond. Un dialogue qui nous permettra de préserver ce dont nous avons besoin de notre histoire et d’ancrer notre peuple dans des principes et valeurs partagés. Nous souhaitons un dialogue qui définira des solutions aux nombreux problèmes complexes que la cohabitation en tant que peuple, nous pose. Nous souhaitons un dialogue qui fera naître une nouvelle nation : diversifiée, forte, juste, équitable et prospère pour tous les citoyens. Une nation qui trouve des solutions équitables, durables, crédibles et justes pour tous ses citoyens.
Je ne porterai pas le Tissu de la Journée de la femme cette année, parce que nous, les femmes, devons signifier que cet état de choses n’est pas normal. Les affaires ne peuvent pas continuer comme d’habitude. Ce moment n’est pas celui de la célébration !
Nous, femmes, sommes aujourd’hui en réflexion, en résolution et en action. Nous faisons partie de la solution. Il est l’heure. » A t-elle écrit sur son compte facebook.

Par Ives de Landry Bandamissi

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