Depuis plusieurs années les couches jetables sont entrées dans les habitudes des camerounaises. Pampers, Huggies, Tiof, Baby Siter, Moby bébé, No Name, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Dans ce vaste marché de la couche la plus absorbante et la moins chère, quelques fois la santé est mise de côté.
Marché Mokolo lieu dit Niki, il suffit de traverser la route pour remarquer dans une brouette parfois rouillée des couches jetables vendues à 100f la pièce. Ce n’est pas le seul lieu, en sillonnant le marché on peut remarquer ces couches près des vendeuses de friperie, des vendeuses de lingettes, des vendeuses de vivres frais. S’il est vrai que le prix est tentant, il est aussi vrai que quelques fois le doute persiste en ce qui concerne les règles de sécurité. Au début de cette invasion, les vendeurs se servaient des emballages de la marque Pampers pour tromper les clientes et leur faire croire que ces couches étaient vraiment un produit de cette société. Mais le marché est fructueux et la demande est présente du coup plus besoin d’utiliser ce stratagème. Une petite interview auprès de Céline, une vendeuse de jouets nous indique que très souvent « je ne sais pas d’où elles viennent je vends seulement. Mais des fois elles proviennent de Dubaï, du Nigéria ou de Chine ». Ce n’est pas la seule qui ignore la provenance de ces couches et pour les mamans clientes « je n’ai jamais demandé leur provenance c’est moins cher et ça me plait. Les couches jetables coutaient tellement chères, avec celles de 100f nous trouvons notre compte ».
Même si ces couches aident les familles au pouvoir d’achat bas à répondre aux besoins naturels de leurs bébés, il y a quand même une urgence de mettre un accent sur le plan sanitaire pour ces bébés. D’où viennent ces couches ?, quelles sont les garanties et les contrôles auxquels elles ont été soumises avant d’être vendues ? À qui s’adresser en cas de réclamation ? Qu’est ce qui indique que le stockage de ces couches respecte les règles sanitaires de sécurité pour les bébés ? Face à ces questions, c’est le silence total. De nombreuses mamans adhèrent sans se soucier du contact des couches vendues dans une brouette avec de la rouille, des couches stockées à même le sol dans un couloir ou un magasin et qui sont en contact avec des produits chimiques tels que des liquides pour vaisselles, pour vêtements qui, s’il arrivait qu’ils se versaient sur ces couches, causeraient des désagréments à de nombreux bébés sans que l’on ne fasse le lien.
Pour avoir une idée claire sur la question, nous sommes allés à la rencontre de M. Joël PENPEN Brand manager de Sitracel. Avec lui nous avons évoqué l’importance d’utiliser des couches dont on connait la marque et la provenance. « Il est important de savoir la marque de couches que l’on utilise, qui les produit, où les trouver et vers qui se tourner en cas de problèmes. Quand on ignore la source c’est difficile de répondre au cas où survient un problème. Une bonne couche doit être hyper absorbante, elle doit avoir des attaches modulables, elle ne doit pas irriter ni laisser de fuites. Certaines marques ont des couches avec des granulés quand l’enfant pisse la couche gonfle et cela devient gênant pour lui, à la longue il peut être sujet à la malformation. Pour des marques connues, des tests d’allergies sont faits au laboratoire. Le prix est fonction de toutes les charges et tient aussi compte du pouvoir d’achat du client. Il ne faut pas prendre des couches juste parce qu’elles sont moins chères, les mamans doivent se demander est ce que pour leurs serviettes hygiéniques elles l’achètent aussi ainsi ? En détail ? N’importe où ? Si elles savent que leur intimité est chère et a besoin d’un certain nombre de garantie alors elles sauront qu’il en est de même pour l’intimité de leur bébé ».
Vous pouvez de manière pratique tester le niveau d’absorption des couches en prenant ces couches de différentes marques et y verser un litre d’eau et voir quelle sera celle qui absorbera le plus. De manière générale il est conseillé de ne pas laisser votre bébé plus de 6 h avec la même couche. L’usage ou non de la vaseline ou des crèmes de change dépend de vous, mais au cas où vous utilisez l’un ou l’autre pensez à une lingette pour nettoyer les fesses du bébé et faire une nouvelle application à chaque change.
Par Salma Amadore
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