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Dans les pinceaux de Durel John

Oum André Durel est un camerounais de 23 ans qui fait dans les métiers de l’art et de la beauté, comme il le dit, il s’est donné pour mission de sublimer le visage de la femme.

Un homme qui fait dans le Make Up comment tu as fait ?

Rien n’a été facile. Mais je me suis rendu qu’être jeune et un homme qui fait dans le métier des femmes est un gros avantage. L’expérience m’a prouvé que les femmes se laissent mieux encadrer par les hommes. Elles sont souvent plus apaisées quand elles se rendent compte que c’est un homme qui s’occupera d’elles.

Cela veut-il dire que tu préférais les poupées aux robots et pistolets ?

J’ai joué au ballon, aux voitures en bambous mais à 12 ans c’est mon côté artiste qui a pris le dessus. A cet âge j’ai commencé à être impliqué dans tout ce qui concernait le dessin, la peinture.

Comment fais-tu pour changer tes pinceaux entre peinture et Make Up ?

Ma compagnie et les gens qui m’encadraient m’ont fait me retrouver dans les défilés et des shooting photos. Quand je regardais les tablettes de fards à paupières, elles ressemblaient aux aquarelles.  Puis les instruments se ressemblaient tellement que je me suis dit si les pinceaux que j’utilise son sensiblement pareils à ceux du Make Up alors ce serait intéressant de voir ce que je sais faire donne sur un visage. Je me suis lancé et l’accueil a été chaleureux.

Qui t’a soutenu ?

Ma maman est celle qui m’a toujours soutenu. Je lui piquais souvent ses accessoires.

Où t’es-tu perfectionné ?

J’ai fais une autre formation aussi par les magazines et les tutoriels. Quand je voyais aussi des ateliers de maquillage j’y assistais. J’essayais d’assimiler ce que je voyais et j’y apportais ma touche personnelle. De nombreuses personnes autour de moi m’ont servi de modèles, elles me prêtaient leur visage. A 17 ans je prends vraiment mon envol.

Explique-nous ça

Je décide de payer un billet d’avion pour la Fashion Week du Sénégal. Mais pour avoir des sous j’ai reçu l’aide de proches au pays et à l’extérieur cela m’a permis de faire des économies. Au Sénégal je postule en tant qu’assistant-maquilleur en 2012. Je suis sélectionné et je me retrouve dans les coulisses des plus grands maquilleurs et les plus grands photographes pour la marque Black Up. A Dakar je touche tout du doigt et une fois rentré au Cameroun je repars pour Dubaï en 2013. Une fois dans ce pays par manque de moyens financiers je n’ai pas pu achever ma formation et au bout de 6 mois je suis rentré. Mais j’ai beaucoup appris. Dès mon retour je suis très sollicité.

Les évènements auxquels tu as participé ?

J’ai participé au K-Walk, la Cameroon Fashion Week, Annual Show, CISBE et 3 editions de Miss Cameroun. Pour les artistes je peux citer Lady Ponce , Ariel T, Singuila, J Martins, Locko, etc. Je participe à de nombreux clips et des pubs.

As-tu un rêve ?

Mon rêve n’était pas d’avoir ma boîte, mon rêve est d’avoir ma marque de produits cosmétiques.

Comment réagis-tu quand une personne à maquiller n’est pas facile ?

On ne nous fait pas toujours confiance c’est le grand problème quand je dois maquiller quelqu’un et le stress est aussi grand quand c’est une star. Face à des exigences parfois je fais  usage mon professionnalisme  et j’essai de la convaincre.

Une femme qui ne fait pas appel à un professionnel se maquille t-elle mal ?

Non je rencontre des dames dans la rue qui sont très bien maquillées mais c’est souvent un coup de chance. Mais pour ne pas compter sur la chance et bien le faire il faut faire appel à un professionnel. Bon mais une femme qui ne fait pas appel à mes services n’est pas toujours au top de son look.

Quelle est ta réaction quand une cliente trouve qu’elle est trop transformée ?

C’est juste une question d’habitude. L’art du Make Up est de sublimer, d’améliorer donc de présenter un visage sous sa meilleure forme. Maintenant en fonction des visages il y a des détails à corriger donc la transformation est inévitable.

Croyez toujours en vos rêves, donnez-vous les moyens de les réaliser et ne passez pas à côté des opportunités, par ce que les chances dans la vie ne reviennent pas. Il faut s’armer de patience. J’offre parfois des stages de vacances pour des jeunes qui sont passionnés comme moi.

As-tu déjà été traité d’efféminé ou d’homosexuel à cause de ton métier ?

Oui notre société où les mentalités sont encore enfermées et où les gens ont encore beaucoup de préjugés sans se rassurer de la véracité d’une histoire. Le travail que je fais est un travail très sensible et pour le faire on a souvent besoin de se mettre dans la peau de celle-ci, soit pour la maquiller, soit pour l’habiller. Il faut se mettre dans sa peau pour savoir ce qu’elle aime. C’est cette attitude qui très souvent apporte des jugements. Mais cela n’a rien avoir avec l’orientation sexuelle, être un maquilleur ou quelqu’un qui fait dans le métier des femmes ne veut pas dire que l’on est homosexuel. A mes débuts je répondais à ce genre d’attaque mais avec le temps je me suis rendu compte qu’on ne peut pas faire l’unanimité sur les avis des uns et des autres. Les femmes m’ont prouvé que c’est plutôt un avantage pour moi de faire un métier « de femmes ».

Par Salma Amadore

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