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Danielle Eyango, Juriste, Ecrivaine : « J’écris pour guérir »

A l’invitation de la Fédération nationale d’achats des cadres (FNAC), Danielle Eyango, Juriste et Ecrivaine, va dédicacer à nouveau son roman écrit sur feu Kotto Bass, son oncle et intitulé « Kotto Bass : comme un oiseau en plein envol ». L’événement prévu pour le 9 septembre 2017, à 14h,  aura pour cadre l’une des salles de la boutique de la FNAC, à Kadji Square Bonapriso. «Kotto Bass : Comme un oiseau en plein envol » est un roman de 188 pages publié en 2012 aux éditions Protocole et qui relate la vie et les circonstances de la mort d’Auger Théodore KOTTO NYAMSI, alias Kotto Bass. L’auteure nous livre ses secrets. Sans tabous.

Parles-nous de tes œuvres…

Pour le moment, je n’ai produit qu’un seul roman sur le marché, celui qui raconte la vie et la mort de mon oncle Kotto BASS. Il sera dans les prochains mois réédité à l’échelle internationale par une maison d’édition française en numérique et en papier sur toute la zone francophone. Mon second manuscrit  est déjà bouclé et a également déjà été accepté par dix maisons d’édition françaises, mais j’hésite encore à faire un choix… Quant au troisième, je suis en pleine écriture. En général, mes romans tournent toujours autour des trahisons poignantes dans le cercle familial le plus restreint et le plus intime. J’en ai été marquée. J’ai une image très peu catholique et totalement atypique de la cellule sociale qu’est la famille et l’amour qu’on est supposé y trouver. En fait, je n’y crois pas du tout. C’est peut-être ce qui séduit les éditeurs qui m’approchent…

Comment est née cette passion ?

J’ai écrit dès mon plus jeune âge. C’était d’abord et surtout de la poésie. Cette passion est peut-être née des turbulences familiales insoupçonnées dans lesquelles j’ai grandi, j’avais besoin que cela sorte, mais j’étais et suis encore de nature assez introvertie, parfois taciturne. Alors je me suis mise à écrire. En fait, je ne qualifierais pas l’écriture de passion. Ce n’est pas le terme exact, ça va au-delà de cela. C’est une thérapie : j’écris pour guérir. C’est vital. Faut avoir l’âme sacrément à l’envers pour oser qualifier par exemple le cadavre de sa grand-mère maternelle  de « macchabée ridicule… » Il y en a qui se soignent de leurs démons en fumant, en buvant ou en se jetant à corps perdu dans le boulot, moi c’est en écrivant. J’estime qu’il faut être sacrément « atteint » pour écrire. Sourire…

Comment gères-tu boulot et écriture ?

Ce n’est pas évident de gérer boulot et écriture. En fait, c’est même très difficile, parce que mon boulot dans l’entreprise exige  beaucoup de cogitation, dans ce sens que chaque dossier est différent de l’autre…Après une journée de boulot, suis épuisée. Mais l’écriture est un bourreau sans cœur. Tant que  vous ne vous débarrassez pas d’un paragraphe qui trotte dans votre tête, vous n’aurez pas de répit. Alors j’ai appris à avoir une écriture rapide, abrégée et codée, parfois un chiffre, une image géométrique ou un nom/mot que je bazarde rapidement sur un papier pour avoir la paix et dormir. Le weekend, quand j’ai une minute, je m’assois et je décode tranquillement… Mon père m’a suggéré, pour m’alléger la tâche, d’embaucher un « nègre ». C’est le nom donné dans le métier, à la personne qui rédige le tapuscrit que vous dictez, mais je refuse. J’estime que pour guérir véritablement, le malade doit prendre son médicament lui-même, alors je préfère m’asseoir et rédiger moi-même. Parce que surtout je n’écris pas avec le cerveau, sinon je dicterais, mais j’écris avec les tripes. Et les tripes cela ne connait pas le dictaphone, ça se bouscule dans tous les sens et c’est vous-même qui devez être au contrôle de ce navire. Ce n’est que bien après que le cerveau vient, quand la tempête s’est calmée, remodeler et remettre tout en place…et même à ce moment-là, la tripe exige encore d’avoir son mot à dire, parce que mine de rien, c’est elle qui donne votre style, cette petite touche qui vous est propre, pas le cerveau. Alors, c’est pas du tout aisé pour moi de gérer boulot et écriture, mais je travaille aussi dans une très bonne ambiance à Eneo, je dois l’avouer, alors cela aide à ne pas stresser.

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