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Anne Sinclair : « Je me demande parfois si vingt ans de ma vie n’ont pas été vingt ans de mensonges »

Anne Sinclair se confie à Vanity Fair France sur Dominique Strauss-Kahn et témoigne de sa naïveté envers un homme rassurant et menteur.
Anne Sinclair a toujours été discrète et impartiale sur sa vie privée. Pourtant, elle a accepté de se confier à l’édition française de Vanity Fair daté de mars 2017, presque 6 ans après le scandale du Sofitel où elle a tenu un rôle majeur, et pour qui le silence fut la seule réponse. À quelques jours de la sortie de son ouvrage Chronique d’une France blessée aux Éditions Grasset (1), la journaliste admet ses erreurs, mais ne semble toujours pas avoir digéré cette période de sa vie agitée.

«Cette histoire va donc me poursuivre jusqu’à ma mort ?», se questionne l’ancienne directrice et fondatrice du Huffington Post français. «Mais merde alors ! Est-on vraiment obligé de revenir là-dessus ?» Celle qui s’insurge contre «cette tendance qui veut que la transparence soit devenue une exigence absolue» a néanmoins accepté de se prêter au jeu de la confidence.

Une femme dans le déni

Anne Sinclair doutait peu de l’infidélité de son ex-époux, mais reste consciente de son erreur. «Je ne savais rien, je fais confiance, je fliquais rien», confie t-elle à sa consœur Sophie Des Déserts. Dominique Strauss-Kahn ne laissait rien transparaître. «Il y a du déni de la femme qui ne veut pas voir. Mais quand j’avais des doutes, car j’en ai eu, des doutes, Dominique me donnait toutes les assurances.» «Il n’y a que toi», ne cessait de lui répéter l’économiste. Et Anne Sinclair le croyait, amoureuse et aveuglée. Pourtant, son entourage était conscient de ce jeu dangereux. «Il y a chez Anne une forme de naïveté étonnante», confie à Vanity Fair une proche amie de la journaliste.

Une femme persistante
Sa naïveté, Anne Sinclair en a usé jusqu’au bout, et même ce 14 mai 2011. Pour elle, Dominique Strauss-Kahn ne pouvait pas avoir commis un viol, c’était impossible. Engageant sa légitimité et son honneur dans son combat pour la vérité, elle est toujours restée impartiale et discrète. La nuit, il lui arrivait parfois de se laisser aller à quelques mails confidences. «J’en avais les larmes aux yeux», confie Rachel Kahn, une productrice et amie de longue date. «Prends tes jambes à ton cou ! Tire-toi de cet enfer», lui a-t-elle conseillé, sans grand succès.

Anne Sinclair ne voulait pas abandonner. «On ne lâche pas un homme à terre», ne cessait-elle de répéter. Longtemps, elle n’a pas voulu accepter l’idée d’un époux pervers. Mais l’affaire du Carlton a tout changé, et le déclic s’est enclenché. «Les parties fines, les prostituées, Dodo la Saumure, c’en était trop», écrit Sophie des Déserts. C’est au printemps 2012 qu’Anne Sinclair a franchi le pas de la rupture. En vingt-quatre heures. Et aujourd’hui, elle se questionne encore. «Je me demande parfois si vingt ans de ma vie ont été vingt ans de mensonges.»

(1) Chronique d’une France blessée, de Anne Sinclair, Éditions Grasset, 400 pages, 22 €. En vente dès le 1er mars.

Source: madame.lefigaro.fr

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