TAO Liliane est une camerounaise dont le brassage de cultures a forgé le destin. De père du Nord notamment de Guider (dans la bourgade de BISSOLI) et de mère Eton (dans le Sud), elle est aujourd’hui l’aînée d’une fratrie de quatre enfants (trois filles et un garçon) car malheureusement, le premier né n’est plus de ce monde. Papa, fonctionnaire de son état, parcourra le triangle national au gré des affectations, une situation qui va pourtant enrichir culturellement ses rejetons en l’occurrence TAO, plutôt très éveillée comme enfant. Cette dernière se souvient d’ailleurs avoir écumé un nombre effrayant d’établissements… Déjà toute petite elle a toujours aimé la chanson, mais aussi la mode ; ses parents la voyant confectionner tout le temps ses propres vêtements, comprenaient très vite la nécessité d’une orientation à la longue : « le père noël m’offrait des machines à coudre comme jouets à chaque fois ; je devais avoir entre 10 et 11 ans à l’époque », se souvient-elle avec beaucoup d’ironie. Mais très vite les parents vont déchanter, préférant la voir plutôt médecin à l’avenir… Ils finiront par s’y faire. C’est ainsi qu’en 1995 ils l’enverront en France pour sa formation de styliste-modéliste à l’école de Mode de Paris. Ladite formation n’aboutira pas du fait du décès soudain de son géniteur. Elle y aura passé trois années certes, mais il en fallait encore au moins deux pour sa spécialisation. Maman toute seule ne pouvait subvenir à la scolarité, et le rêve de la jeune fille de sortir un jour sa propre marque de vêtement est momentanément interrompu. La perte de son père va précipiter son retour au bercail et sur place, elle va tomber sur une certaine Madame Moukala -dont elle avoue malheureusement avoir perdu la trace aujourd’hui-, qui l’aidera à sa spécialisation (mode)… Après un court séjour dans le Nord, elle va mettre en avant le savoir acquis à Paris en côtoyant l’univers de la mode de Yaoundé notamment lors des défilés au Hilton Hôtel et au Djeuga Palace dans les années 2000-2001. Plus tard elle s’associe à SONO MODE de Renel Kok qu’elle remercie à chaque fois que l’occasion se présente, car sa rencontre avec ce dernier a constitué un plus dans sa vie au pays. Mais la musique va prendre le dessus, et la rencontre de son futur mari renforcera ce désir de poursuivre ce rêve, celui-ci l’accompagnant moralement et financièrement ; chose que Renel avait du mal à digérer car pour lui TAO était faite pour la mode. En 2008, TAO passe à la vitesse supérieure, et s’engage professionnellement dans la musique. Elle bénéficiera de la formation du professeur de chant Akoa Francis (de regretté mémoire) : « Je lui dois tout car c’est lui qui me donne les bases du chant », précise-t-elle, mais aussi de l’école de Farel T. Si elle ne fait que quelques passages brefs dans les cabarets, les sollicitations pour des scènes elles, ne se feront pas attendre. Tao prestera sur plusieurs scènes notamment l’Alliance Franco Camerounaise de Bamenda. Pour l’enregistrement de son tout premier album de 11 titres HOLAME en 2013 elle a eu le soutien des musiciens tels que Mevio (de regretté mémoire), Gaby Bass, Godé, Tino, Eric Essama. Alors qu’elle est invitée à la FM 94 Crtv dans le cadre de l’émission WARDATTITUDE qui ce jour célébrait l’anniversaire de Manu Dibango, elle tombe sur André Manga à qui elle n’hésite pas de solliciter un accompagnement ; ce dernier acceptera volontiers, non sans la rassurer que son retour au pays s’inscrit d’ailleurs dans ce sens : Apporter de son expérience à la jeunesse et à la culture. Après lui avoir proposé d’écouter la maquette de son prochain single Raoul Bekono –que d’ailleurs il ne manque pas d’apprécier-, elle l’invitera à ses différentes répétitions non sans qu’il émette son avis… C’est ainsi qu’il s’impliquera dans ledit projet en termes d’orchestration.
Mariée et mère de plusieurs enfants, Tao a une vie de famille épanouie et ne manque pas de temps en temps de se faire plaisir dans le cadre de petites virées entre amis. Outre la pratique sportive –qu’elle reconnait relayée au second plan ces derniers temps-, Tao adore faire les champs : « J’aime travailler la terre et de temps en temps je m’occupe de mes champs, que ce soit au village ou ici à Yaoundé. Je m’adonne aussi à la pisciculture », avoue-t-elle. La mode est également restée l’une de ses plus grandes passions, et n’en démord pas à l’idée de réaliser de grandes choses dans ce sens. Très ouverte, TAO surfe sur tous les registres musicaux, quoiqu’elle affectionne particulièrement l’Afro Jazz. La belle écoute et apprécie des artistes du terroir à l’instar de Lady Ponce, André Manga, Macase, Charlotte Dipanda, Manu Dibango, les Nubians, Sally Nyollo, ou encore Henry Dikonguè. Citoyenne du monde, Tao est tout de même profondément attachée à sa terre natale, d’où son ambition d’y investir : « Je crois en mon pays », révèle-t-elle avec beaucoup de sincérité.
New Single « Raoul Bekono » 2015
C’est sa toute récente livraison musicale ; un single, un cri, des larmes, bref, un hommage aux émotions fortes où douleur et amertume se côtoient. Même le charme de sa voix s’est presque fait voiler par la tragédie qu’elle conte. C’est l’histoire du petit Raoul Bekono, tragiquement arraché à la vie suite à une recommandation négligée ; en effet, le petit Raoul était aquaphobe, sauf que lors d’une excursion au bord d’une plage avec ses camarades de classe, il disparut. Ce fut la dernière fois qu’on le vit… TAO reprend la chanson de Mbida Douglas (ancien membre du groupe Kassav), qui perdait ainsi un être très cher en 1982. Le vidéogramme est saisissant, et les images à elles seules suscitent des frissons.
Discographie
2015 : Nouveau Single « RAOUL BEKONO ».
2013 : 1er album « HOLAME » (appel au secours, ou SOS) chanté en Béti.
Son 1er Album (11 titres) sorti en 2013, est un cri de colère contre l’esclavage, la dégradation de la nature, l’indifférence de l’homme vis a vis de la douleur et la misère de son semblable, les mariages précoces… La belle y chante également l’Amour… Concocter pendant deux ans au studio G-35, cette galette musicale regorge de sonorités des régions du terroir et crée un métissage dont Tao est le symbole. La belle y chante en médium, très souvent en grave, également, et sa voix douce surfe sur des notes acoustiques que colorent les différentes langues chantées (Béti, Fufuldé).
Contacts
Tel. : (+237) 69634 60 78 / 699 57 74 29
page officielle : www.facebook.com/FansdeTAO
e-mail : abysses20032001@yahoo.fr
Commentaires Facebook
0 commentaires